Codes orthogonaux en CDMA : principes et applications

Codes orthogonaux en CDMA : principes et applications

Dans les systèmes CDMA (Code Division Multiple Access), les codes orthogonaux jouent un rôle essentiel pour permettre à plusieurs utilisateurs de partager la même bande de fréquence sans interférence mutuelle significative. Aujourd’hui, on va voir en détail ce que sont ces codes orthogonaux, comment ils fonctionnent, et pourquoi ils sont indispensables dans les réseaux CDMA.

Qu’est-ce qu’un code orthogonal ?

Un code orthogonal est une séquence binaire ou symbolique conçue pour avoir une corrélation nulle ou minimale avec d’autres codes orthogonaux sur une même période. En termes simples, cela signifie que lorsque deux codes orthogonaux sont multipliés élément par élément et sommés sur une période donnée, le résultat est zéro. Cette propriété permet à des signaux différents portés par ces codes d’être distingués parfaitement à la réception, même s’ils sont transmis simultanément sur la même fréquence.

Rôle des codes orthogonaux en CDMA

  • Multiplexage simultané : Chaque utilisateur se voit attribuer un code orthogonal unique. Tous les utilisateurs peuvent transmettre en même temps et sur la même fréquence.
  • Réduction des interférences : Grâce à l’orthogonalité, la réception d’un signal peut ignorer les autres transmissions, limitant ainsi le brouillage.
  • Augmentation de la capacité : Le nombre d’utilisateurs pouvant partager la ressource radio est augmenté sans perte notable de qualité.

Caractéristiques techniques des codes orthogonaux

Ces codes possèdent plusieurs propriétés mathématiques importantes :

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  1. Orthogonalité : Le produit scalaire de deux codes différents est nul.
  2. Longueur : La longueur du code (nombre de chips) détermine la granularité du multiplexage et la résistance au bruit.
  3. Balance : Un bon code orthogonal doit avoir un nombre égal de bits +1 et -1, assurant une bonne performance spectrale.
  4. Construction facile : Ils peuvent être générés par des méthodes récursives comme l’algorithme de Hadamard.

Exemple typique : les codes de Walsh-Hadamard

Le type de codes orthogonaux le plus courant dans les systèmes CDMA est le code de Walsh, dérivé des matrices de Hadamard. Ces codes sont construits de manière récursive, ce qui facilite leur génération en longueur variable (puissances de 2).

  • Une matrice de Hadamard H de dimension 2^n contient 2^n codes orthogonaux.
  • Chaque ligne représente un code unique orthogonal aux autres.
  • Ces codes sont binaires, souvent représentés par +1 et -1.

Par exemple, pour n=2, la matrice de Hadamard H est :
Codes orthogonaux en CDMA : principes et applications
Chaque ligne peut servir de code orthogonal attribué à un utilisateur. Leur produit scalaire pair à pair est nul, assurant l’orthogonalité.

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Fonctionnement dans le système CDMA

Lorsqu’un utilisateur transmet, son signal est multiplié par son code orthogonal unique avant la transmission. À la réception, le récepteur multiplie le signal reçu par ce même code pour extraire uniquement l’information qui lui est destinée.

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  • Encodage : Signal utilisateur × code orthogonal → signal à transmettre
  • Décodage : Signal reçu × même code orthogonal → récupération du signal utilisateur

Cette méthode permet au récepteur de filtrer les signaux des autres utilisateurs, qui, portant des codes différents, n’apportent qu’un faible ou nul effet sur le décodage.

Limites et défis des codes orthogonaux

Bien que très efficaces, les codes orthogonaux ont des contraintes :

  1. Sensibilité au décalage temporel : L’orthogonalité parfaite est garantie uniquement lorsque les signaux arrivent synchronisés. Toute désynchronisation réduit cette propriété et génère des interférences entre codes.
  2. Nombre limité d’utilisateurs : Le nombre maximal d’utilisateurs est égal à la longueur du code (ex : 64 utilisateurs avec un code de longueur 64).
  3. Complexité de gestion : La synchronisation et la gestion dynamique des codes dans les systèmes mobiles demandent des algorithmes avancés.

Comparaison avec les codes pseudo-aléatoires (PN codes)

Outre les codes orthogonaux, le CDMA utilise aussi des codes pseudo-aléatoires. Ces derniers ont des propriétés différentes :

  • Les codes PN ne sont pas parfaitement orthogonaux mais présentent une faible corrélation croisée.
  • Ils sont plus résistants aux décalages temporels, ce qui les rend adaptés pour l’accès non synchronisé.
  • Les codes orthogonaux, en revanche, requièrent une synchronisation stricte mais offrent une séparation parfaite entre utilisateurs synchronisés.

Dans un système CDMA typique, on combine ces deux types de codes : un code PN pour l’accès général et des codes orthogonaux pour séparer les utilisateurs synchronisés.

Applications pratiques et optimisation

Les codes orthogonaux sont largement utilisés dans les technologies CDMA, notamment :

  • CDMA2000 et WCDMA dans la 3G.
  • Les réseaux cellulaires nécessitant un multiplexage efficace et une réduction des interférences.

Des techniques complémentaires comme l’allocation dynamique des codes, le contrôle de la puissance et le timing avancé permettent de maximiser les performances malgré les contraintes.

Par exemple, dans WCDMA, les codes de Walsh sont utilisés pour attribuer des canaux spécifiques aux utilisateurs dans la même cellule, tandis que les codes PN gèrent la séparation entre cellules.

Conclusion

Les codes orthogonaux représentent un pilier fondamental du multiplexage CDMA, assurant la coexistence simultanée de plusieurs utilisateurs sur une même fréquence. Leur propriété d’orthogonalité garantit une séparation claire des signaux à condition d’une bonne synchronisation, contribuant ainsi à la qualité et à la capacité des réseaux mobiles. La combinaison avec d’autres types de codes et techniques permet de surmonter leurs limites et d’optimiser la communication.

Pour approfondir, on peut explorer comment la gestion dynamique des codes orthogonaux s’adapte aux scénarios mobiles et hétérogènes dans les réseaux 5G.